Chaque printemps, la ville de Bordeaux accueille le Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs. Pour sa 34ᵉ édition, la manifestation propose au public une douzaine d’expositions photographiques. Parmi les artistes présentés, Guillaume Holzer, qui a remporté la Bourse du Talent en 2024 aux côtés de Karla Hiraldo Voleau et Hassan Kurbanbaev, expose sa série primée « Orang Laut. Hommes des mers« . C’est également lui qui réalise la photographie de l’affiche de cette édition. Son exposition sera visible jusqu’au 27 avril au Musée Mer Marine.
Orang Laut. Hommes des mers
Les Bajau ont vécu presque exclusivement en mer pendant des siècles, ils sont parmi les derniers véritables nomades marins. Mais les pressions politiques et environnementales modernes mettent un terme à leur mode de vie.
Les techniques de pêche destructrices sont courantes chez les populations côtières du Triangle de corail. Les méthodes les plus utilisées sont les bombes d’engrais artisanales et le cyanure de potassium, qui ont non seulement décimé les récifs de la biorégion marine la plus vaste et la plus diversifiée du monde, mais ont également détruit d’innombrables vies humaines.
Ce groupe ethnique d’origine indo-malaise a vécu pendant des siècles presque entièrement en mer, sillonnant une étendue d’océan entre la Malaisie, les Philippines et l’Indonésie. Au cours des dernières décennies, beaucoup ont été contraints de s’installer définitivement sur terre, mais un nombre décroissant d’entre eux vivent toujours dans l’océan, vivant sur de longs bateaux appelés lepa lepa. Traditionnellement, ils pêchent avec des filets et des lignes, et sont des plongeurs experts en apnée, allant à des profondeurs improbables à la recherche de perles et de concombres de mer, ou pour chasser avec des fusils harpon artisanaux. Mais ces techniques traditionnelles ont été peu à peu agrémentées par la pêche au “potassium”, pratiques qui reposent principalement sur le commerce du poisson vivant, souvent présenté dans les aquariums des restaurants de luxe, une industrie dont la valeur mondiale est estimée à 1 milliard de dollars. L’épicentre de ce commerce se situe à Hong Kong, tandis que la plupart des poissons proviennent d’Indonésie, près de 50 % de toutes les importations. Les poissons principalement ciblés sont le mérou et le napoléon; ce dernier apprécié pour sa chair bleue est classé “en danger d’extinction” par la liste rouge de l’IUCN; des espèces récifales essentielles à la préservation des écosystèmes coralliens. L’épicentre de ce commerce se situe à Hong Kong, tandis que l’Indonésie fournit la plupart des poissons, soit près de 50 % de toutes les importations. Les poissons ciblés sont le mérou et le napoléon, des espèces récifales essentielles à la préservation des écosystèmes coralliens.
La cosmologie traditionnelle des Bajau — un syncrétisme de l’animisme et de l’islam — révèle une relation complexe avec l’océan, qui est pour eux une entité multiforme et vivante. Il y a des esprits dans les courants, les marées, dans les récifs coralliens et les mangroves.
Pendant 8 ans, dans cette région, je me suis intéressé à la possibilité de faire coïncider la compréhension intime et unique de l’océan des Bajau avec des stratégies de conservation marine plus larges, en collaborant notamment avec le gouvernement local et central Indonésien et ses forces spéciales de la marine, afin de les aider à conserver, plutôt qu’à détruire, leur culture et les environnements marins spectaculaires et fragilisés, qu’ils considèrent comme leur foyer depuis des siècles.
Informations pratiques
34ème édition du Festival Itinéraires des Photographes Voyageurs
Du 2 au 27 avril 2025
Bordeaux
http://www.itiphoto.com/
