Pour la troisième année consécutive, le festival Les Femmes s’exposent apporte son soutien à deux femmes photographes grâce à deux bourses financées en partenariat avec le ministère de la Culture et la Drac Normandie. Safia Delta remporte la bourse de résidence sur les « Les 120 ans de Houlgate » avec son projet « Des brumées terrestres » et la Bourse Le climat en images, dotée de 10.000€ est attribuée à la photographe Isabeau de Rouffignac pour réaliser son reportage sur les mariages de très jeunes filles, qui constitue l’une des nombreuses conséquences du changement climatique au Pakistan.
Résidence 120 ans Houlgate
« Des brumées terrestres »
Safia Delta
Du village agricole qu’il a historiquement été à la station balnéaire qu’elle est devenue, Houlgate représente un entre-deux paysager, dont l’histoire du nom porte les traces. En m’appuyant sur des dates clés dans sa genèse, du XIXe siècle à aujourd’hui, je remonterai le cours du temps au fil des eaux qui traversent la ville, mettant en perspective l’espace arpenté, la parole de ses habitant·es et les archives collectées. Au contact de celles et ceux qui m’ouvriront leurs portes, je rassemblerai ces témoignages, sédiments d’une mémoire stratifiée à l’image de ce territoire extensible, forgé dans des espaces conjuguant eau et terre, végétal et minéral, bleu, brun et vert. Depuis la Butte de Houlgate, point culminant et emblématique qui relie le rural au littoral, je gommerai les frontières présentes pour redessiner les contours cartographiques et construire un paysage oxymoral, concrétion de vies tricotées dans les entrelacs du territoire.
Bourse Le climat en images
« Les trop jeunes épouses des moussons »
d’Isabeau de Rouffignac
Le Pakistan fait partie des 10 pays les plus vulnérables au changement climatique. Les moussons, indispensables pour les agriculteurs du pays, sont de plus en plus violentes et destructrices. Les inondations catastrophiques de 2022 ont touché un tiers du pays, affecté plus de 30 millions de personnes et causé de terribles dégâts. Des centaines de milliers de maisons ont été détruites, des cultures ravagées, des terres agricoles perdues, des routes endommagées.
Ayant perdu toutes leurs récoltes et leurs moyens de subsistance, de nombreux villages ne se sont jamais relevés, mettant des millions de personnes sur les routes.
Pour survivre, certaines familles n’ont pas eu d’autre choix que de marier leurs filles, parfois très jeunes. La compensation reçue en retour leur permet de nourrir le reste de la famille. Malgré les efforts du gouvernement pakistanais pour limiter les mariages forcés d’enfants, le nombre « d’épouses des moussons » augmente à nouveau à chaque catastrophe climatique.
Infos pratiques
Les Femmes s’exposent
https://www.lesfemmessexposent.com/
